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Une FEVG qui s'élève sous anti-HER2...

Posté le 07/07/2022

LE CAS

Il s’agit d’une patiente âgée de 51 ans, sans antécédent particulier, chez qui il est mis en évidence en 2013 un carcinome canalaire infiltrant (CCI) du sein gauche pT2 (35 mm) pN+ (2/11), RH− (0 %), HER2+++, avec emboles vasculaires, SBR2 (2+3+2), traité par chirurgie conservatrice, chimiothérapie de 3 FEC, suivis de 3 taxotère + trastuzumab, radiothérapie, puis trastuzumab en entretien jusqu’en septembre 2014.

En octobre 2017, une récidive multimétastatique pulmonaire, osseuse, hépatique (figure 1) survient. Elle est traitée par taxol trastuzumab + pertuzumab de 8 cycles, puis un entretien par trastuzumab + pertuzumab jusqu’en septembre 2018. Le traitement est arrêté en raison d’une baisse de la fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) à 32 %, symptomatique.

En novembre 2018, un tableau d’hypertension intracrânienne (HTIC) révèle de multiples lésions secondaires intracérébrales, sus- et sous-tentorielles, avec un œdème périlésionnel et un trouble des pressions ventriculaires (figure 2). La patiente bénéficie d’une radiothérapie encéphalique en totallité. Le bilan d’extension montre une stabilité lésionnelle en extracérébral. Une 2e ligne par trastuzumab emtansine (T-DM1) est instaurée le 11 janvier 2019, après accord du cardiologue et une FEVG remontée à 51 %.

La patiente est toujours sous T-DM1 (C54) et son imagerie montre une réponse complète. La FEVG est à 78 %.

 

 

Dr Florence LAÏ TIONG déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Dr Cristian VILLANUEVA déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

L’imagerie cérébrale par IRM encéphalique n’est pas systématique dans le cadre du bilan d’extension en raison du manque de preuves de bénéfice en survie globale. Elle se justifie en cas de symptômes.

 
Le statut HER2 est assez constant dans le temps, comparativement à l’expression des récepteurs aux œstrogènes et à la progestérone.
 
La radiothérapie stéréotaxique permet de délivrer des doses élevées dans un volume tumoral cible dans un but ablatif, tout en préservant les tissus adjacents. Cette technique est proposée pour les métastases uniques ou en faible nombre.
 
HER2CLIMB est une étude de phase III qui a comparé l’ajout de tucatinib au trastuzumab + capécitabine dans les cancers du sein métastatiques après trastuzumab + pertuzumab et T-DM1 chez des patientes avec métastases cérébrales actives. L’étude est positive en survie sans progression, survie globale, taux de réponse et dans tous les sous-groupes [1].
 
Les thérapies anti-HER2 ont pour toxicité principale la cardiotoxicité. En cas de baisse de la FEVG, le traitement doit être suspendu. Il pourra être repris à sa normalisation. 
 
 
Référence bibliographique
1. Murthy RK et al. Tucatinib, trastuzumab, and capecitabine for HER2-positive metastatic breast cancer. N Engl J Med 2020;382(7):597-609.
 

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