Une jeune femme âgée de 18 ans, d'origine sénégalaise et habitant en France depuis 2 mois, vous consulte pour des douleurs des épaules. Sa mère est atteinte de polyarthrite rhumatoïde.

Ses manifestations évoluent depuis de nombreuses années et surviennent par crise d'une durée de plusieurs jours. Les douleurs sont intenses et d'horaire inflammatoire (nombreux réveils nocturnes, dérouillage matinal de 2 heures). À noter qu'elle a effectué une activité physique intense lors d’un match de basket-ball quelques jours avant le début de la symptomatologie.

À l'examen clinique, la patiente est apyrétique et n'a pas d'altération de l'état général. Elle ne  présente pas de limitation des amplitudes articulaires passives et actives. Cependant, ses épaules sont chaudes et très douloureuses à la palpation.

Sur le plan biologique, on retrouve les données suivantes : Leucocytes = 21,7G/l. PNN = 9,77 G/l. H = 7,8 g/dl. VGM = 93,7. Plaquettes = 423 G/l. CRP = 16.

Vous demandez alors une radiographie standard des 2 épaules.

La drépanocytose est l'hémoglobinopathie la plus fréquente au monde. La crise vaso-occlusive peut entraîner un infarctus osseux. Lorsque ces crises se répètent, une ostéonécrose peut se constituer. Les douleurs sont essentiellement le fait de la stase veineuse.

Le traitement repose sur 3 axes :

- préventif : éviter l'exposition au froid, le stress et les voyages en altitude. Correction des carences en folates. Vaccination contre le pneumocoque ;

- traitement des crises vaso-occlusives : morphinique ; mise en place d'oxygène ; transfusion ;

- curatif : traitement par hydroxyurée. Ici, notre patiente a bénéficié d'une arthroplastie des deux épaules.