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Nodules pulmonaires excavés bilatéraux chez une femme fumeuse

Posté le 26/10/2010 Par Le Pr Gilbert FERRETTI

LE CAS

Une patiente âgée de 58 ans, au tabagisme ancien (20 paquets/année), non sevrée, consulte pour un amaigrissement et de la toux.

Le bilan fait découvrir de multiples nodules pulmonaires bilatéraux (figure 1).
La fibroscopie montre une sténose de la bronche culminale.
La cytologie révèle un adénocarcinome.
Le bilan d'extension décèle 4 lésions cérébrales, asymptomatiques ainsi que des lésions vertébrales, cervicales.

Cette patiente tabagique présente un cancer pulmonaire non à petites cellules de stade IV, étiqueté adénocarcinome en cytologie bronchique.
Compte-tenu des enjeux thérapeutiques, de la restriction d'AMM pour certaines chimiothérapies et/ou thérapeutiques ciblées, il est nécessaire d'obtenir un typage histologique précis de la tumeur avec, au minimum, une recherche de la mutation de l'EGFR (epidermal growth factor receptor)[1]. De plus, l'étude histologique doit permettre de classer la lésion précisément selon la nouvelle classification de l'OMS, ce que ne permet pas la cytologie (2).
Pour ce faire, un matériel suffisant doit être prélevé avec, idéalement, un ratio cellules tumorales/cellules totales de plus de 20 % (3), de la manière la moins invasive possible pour le patient. Dans notre cas, la décision collégiale prise en réunion de concertation pluridisciplinaire était de pratiquer une ponction trans-thoracique à l'aiguille coupante sous contrôle scannographique (4), à l'aide d'une aiguille dont le diamètre interne est de 18 gauges (figure 2). Le prélèvement de 10 mm de longueur a permis d'identifier un adénocarcinome papillaire pulmonaire primitif.
L'étude immunohistochimique à l'aide des anticorps anti-EGFR (forme mutée et délétée) et anti-ALK et la biologie moléculaire a été réalisée sur des coupes déparaffinées qui comportaient 80 % de cellules tumorales. Elle a montré une mutation de l'oncogène KRAS, sans mutation de l'EGFR ou expression de la protéine EML4-ALK, ce qui est logique car ces mutations sont généralement exclusives l’une de l’autre.

 
Références bibliographiques :
1. Barlesi F. Targeted therapies in non-small-cell lung cancer (NSCLC): how to proceed to aim at the good target? Eur J Cardiothorac Surg 2010;38(1):37-8.
2. Lama S, Robaglia-Shlupp A, Payan M, et al. Cytology-based treatment decision in primary lung cancer: Is it accurate enough? J Thorac Oncol 2009;4:S487.
3. Brambilla E. Réponses aux therapies ciblées: le cancer du poumon. Annales de pathologie 2009;29 (5S1): S77-S80.
4. Solomon SB, Zakowski MF, Pao W et al. Core needle lung biopsy specimens: adequacy for EGFR and KRAS mutational analysis. AJR 2010; 194:266-269.

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