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Une blépharite récalcitrante

Posté le 09/10/2014 - Pr Dominique BRÉMOND-GIGNAC

LE CAS

Une femme, âgée de 55 ans, consulte en raison d’une sensation de picotements oculaires et de prurit depuis 2 ans. Dans ses antécédents, elle ne présente ni terrain atopique, ni maladie rhumatismale. Elle a été traitée par collyres antiallergiques et par corticoïdes au cours des 12 derniers mois, sans amélioration symptomatique.
L’acuité visuelle est chiffrée à 10/10e P2 aux 2 yeux. L’examen à la lampe à fente retrouve une blépharite antérieure, avec des croûtes à la base des cils. L’examen du BUT (Break Up Time) montre un chiffre abaissé à 7 secondes. Un bilan est effectué par un allergologue, avec contrôle sanguin et réalisation de prick tests, mais les résultats sont négatifs.
 
Figure 1. Examen à la lampe à fente du rebord palpébral.   
Figure 2. Croûtes à la base des cils.
Devant une blépharite chronique, sans efficacité des traitements antiallergiques, il faut suspecter une autre étiologie. Dans le cas présenté, la forme de la blépharite est essentiellement antérieure. Cependant, une évaluation des glandes de Meibomius et du film lacrymal peut être réalisée pour connaître le retentissement de la blépharite sur la surface oculaire. Des examens par Tear Lab® et en infrarouge des glandes de Meibomius sont utiles pour évaluer l’osmolarité lacrymale et la fonction des glandes de Meibomius. Ainsi, un traitement par hygiène des paupières et un traitement de l’œil sec doivent être institués pour améliorer les symptômes du patient.
 
En parallèle, un prélèvement avec ablation de cils doit être effectué, ainsi qu'une recherche du demodex, afin de confirmer l’étiologie de la blépharite. Celui-ci met en évidence du demodex sur 1 cil prélevé sur 2. Dans ce cas, l’étiologie du demodex est fort probable, et un traitement par ivermectine doit être mis en place.
Le traitement combiné permet une amélioration nette des symptômes et une disparition de la kératite avec un confort satisfaisant. La surface oculaire doit être évaluée régulièrement.
 
Figure A. Examen de l’osmolarité lacrymale au Tear Lab®.
Figure B. Examen des glandes de Meibomius en infrarouge (Cobra®).
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