Arthrose et péri-articulaire

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Une polyarthrose pas banale

Posté le 04/11/2014 Par Le Dr Paul ORNETTI

LE CAS

Un patient âgé de 51 ans, diabétique de type 1, consulte pour des déformations douloureuses des doigts et des pieds de plus en plus invalidantes. Il met cette symptomatologie sur le compte de son activité professionnelle de viticulteur, comme son père et son grand-père, qui présentaient les mêmes symptômes aux mains.
 
Il n’existe pas d’arthrite à l’examen clinique au niveau des déformations des petites articulations. On remarque une boiterie nette lors de la marche, avec raideur confirmée aux hanches à la mobilisation passive, mais sans douleur associée.
 
Un bilan biologique de débrouillage ne retrouve aucune anomalie de la numération formule sanguine, ni d'élévation de la vitesse de sédimentation ; l’uricémie est à 57 mg/l.
 
Un bilan radiographique complet des articulations concernées est demandé.
 
Figure 1. Radiographie des mains de face.
Figure 2. Radiographie des pieds de face.
Figure 3. Radiographie du bassin de face.
 
 
 

G-14.16 (11/14) 

Devant ce tableau radioclinique d’arthrose sévère touchant particulièrement les mains, il faut rechercher des causes d’arthrose métabolique et/ou génétique. La présence de signes de chondrocalcinose associés, comme sur les poignets de ce patient (pincement majeur de l’articulation scaphotrapézienne et condensation sous-chondrale évocateurs, figure 1), mérite de faire réaliser un bilan biologique complémentaire, à la recherche d’une surcharge en fer, d’une hypercalcémie et d’une hyperparathormonémie. Dans le cas présent, les anomalies des 2e et 3e métacarpophalangiennes (ostéophytose en hameçon, pincement majeur sans érosion), le diabète de type 1 et le contexte familial font évoquer une arthropathie hémochromatosique qui associe une arthrose prématurée et une chondrocalcinose.
 
Chez ce patient, le diagnostic d’hémochromatose génétique évoqué devant cette polyarthrose avec atteinte inhabituelle des métacarpophalangiennes a été confirmé, avec une surcharge en fer (ferritinémie élevée à 3 200 μg/l, coefficient de saturation de la transferrine à 67 %), associée à la mutation homozygote C282Y du gène HFE.
 

Figure 4. Signes typiques d’hémochromatose (métacarpophalangiennes 2 et 3).

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