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Tendinopathie à hydroxyapatite du genou

Posté le 10/03/2015 Par Le M. Gaëlle COURAUD

LE CAS

Mme T., âgée de 49 ans, ne présentant pas d’antécédent particulier, consulte pour une douleur aiguë du genou droit. Cette douleur est apparue il y a plus d’une semaine, au réveil, sans notion de traumatisme ni d’autre facteur déclenchant. L’interrogatoire retrouve une douleur insomniante, présente tant au repos qu’à la mobilisation. Il n’y a pas de fièvre ni d’altération de l’état général, et c’est le premier épisode de ce type.
À l’examen clinique, on relève une douleur à la palpation de la tête de la fibula à droite. Les amplitudes articulaires sont conservées, et il n’y a pas d’épanchement du genou, qui ne paraît pas enflammé.

Des radiographies sont effectuées.

Figure 1. Radiographie du genou de face et de profil, debout.
Figure 2. Échographie : tendon du biceps fémoral.
Figure 3. Insertion du tendon du biceps fémoral.
Figure 4. Échographie-doppler de l’insertion du biceps fémoral.

 

G-14.23 (03/15)

Le rhumatisme à hydroxyapatite appartient à la catégorie des rhumatismes microcristallins comme la goutte ou la chondrocalcinose articulaire. Cette pathologie est due à des dépôts de cristaux d’hydroxyapatite.
Le tableau clinique est une crise aiguë périarticulaire très algique et inflammatoire. Les articulations les plus fréquemment touchées sont les épaules (épaule hyperalgique par tendinite calcifiante de la coiffe des rotateurs) et les articulations coxofémorales (tendinobursite calcifiante des moyens fessiers), mais les coudes (épicondylites) ou les genoux peuvent aussi être concernés. Des formes articulaires (arthrite à hydroxyapatite), bien que moins fréquentes, existent. On retrouve alors dans le liquide articulaire des cristaux d’apatite en amas détectables par le rouge alizarine en microscopie optique ou, plus facilement, visualisables en microscopie électronique.
Le plus souvent, les patients sont des femmes âgées de 30 à 50 ans, sans qu’une anomalie métabolique soit en cause. Des calcifications asymptomatiques sont retrouvées chez 3 % de la population. En cas de calcification unique, un facteur “traumatique” chronique peut être retrouvé (sports, facteurs professionnels, etc.). Si les calcifications sont généralisées, il faut rechercher des situations métaboliques où le produit phosphocalcique est augmenté : néphrodialyse, hyperparathyroïdie primaire. Les radiographies montrent des calcifications à limites nettes aux insertions tendineuses. Parfois, ces calcifications peuvent disparaître lors des crises douloureuses, ce qui correspond à la dissolution du dépôt d’hydroxyapatite. L’échographie retrouve ces calcifications, avec un signal inflammatoire au doppler lors des crises douloureuses, mais elle constitue surtout une aide pour l’infiltration échoguidée de ces calcifications (parfois accompagnée d’une trituration).
L’infiltration est un traitement de seconde intention, après les AINS au moment des crises. Les ondes de choc peuvent également être proposées. Il n’existe pas de traitement de fond, et la chirurgie n’est pas indiquée.

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