Arthrose et péri-articulaire

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Périméniscite

Posté le 04/12/2014 Par Le Dr Alice COURTIES

LE CAS

Mme B., âgée de 60 ans, vous consulte pour l’apparition brutale d’une douleur du genou droit sans notion de traumatisme, alors qu’elle présentait des douleurs mécaniques intermittentes des genoux rapportées à une gonarthrose. Elle a pour antécédents un surpoids, une lombalgie chronique mécanique et une hypertension artérielle.
 
L’examen montre une douleur très localisée de l’interligne fémorotibiale interne avec un épanchement minime. Il n’y a pas de signe du rabot.
Elle vous présente l’IRM du genou douloureux (figures 1-3).
 
Figure 1. IRM du genou droit, séquence T2, coupe frontale.
Figure 2. IRM du genou droit, séquence T2 fat-sat, coupe sagittale, bord latéral.
Figure 3. IRM du genou droit, séquence T2 fat-sat, coupe sagittale, bord médial.
 
 
 
G-14.19 (12/14) 
Il s’agit d’une périméniscite consécutive à une lésion méniscale dégénérative (fissure de la corne postérieure du ménisque médial de grade III [figure 4]). Les lésions méniscales dégénératives (LMD) sont fréquentes. Elles diffèrent des lésions post-traumatiques de par l’anamnèse (sujet de plus de 40 ans, absence de traumatisme dans la majorité des cas) et leur aspect radiologique. En effet, les LMD concernent le plus souvent le ménisque médial, sont horizontales ou radiaires et, surtout, sont associées à des anomalies dégénératives du ménisque et des autres tissus articulaires. Il existe 4 grades en fonction de l’atteinte IRM (figure 5).
 
Le principal risque de ces lésions, du fait de leur potentielle instabilité, est la décompensation d’une gonarthrose préalablement bien tolérée, voire l’apparition de lésions osseuses sous-chondrales. Une autre complication fréquente des LMD est la périméniscite. Il s’agit d’une inflammation localisée de la synoviale, due à un fragment de ménisque instable qui vient à son contact. Elle a été décrite dans les années 1970 par Lequesne à la suite d’observations arthroscopiques. Son diagnostic est clinique et radiologique. Ainsi, à l’examen, on retrouve l’apparition brutale d’une douleur très localisée, reproduite à la palpation avec un empâtement des parties molles modéré en regard. Si la radiographie standard peut permettre de déceler une éventuelle arthrose, l’IRM est l’examen de référence. La périméniscite se traduit par un hypersignal de la membrane synoviale en regard d'une lésion méniscale. Il est nécessaire de connaître cette complication bénigne mais douloureuse, qui est souvent le signe d’une instabilité du fragment méniscal à surveiller. Le traitement consiste en une infiltration locale de dérivés cortisoniques à l’endroit douloureux (“loco dolenti”) sur un genou fléchi à 90°, bien qu’aucune étude n’ait, à ce jour, évalué son efficacité.
 
Figure 4. IRM T2 fat-sat : périméniscite sur fissure de la corne postérieure du ménisque médial.

Figure 5. Classification IRM des lésions méniscales dégénératives (Jakob, 1992).

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