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Dermatite chronique des mains chez une nettoyeuse

Posté le 07/09/2017 Par Le Pr Dominique TENNSTEDT

LE CAS

Madame Y., âgée de 34 ans (Belge d'origine), est agent de nettoyage en grande surface et se plaint d'une dermatose qui évolue depuis près de 3 ans. Celle-ci est strictement située au niveau de la main gauche (essentiellement à la face palmaire) et n'est pas parfaitement délimitée. Il existe une discrète extension à la face dorsale de la main ainsi qu'à l'avant-bras homolatéral.

 
Le prurit est modéré, accentué lors de son travail et vaguement amélioré par l'application de corticoïdes locaux qui lui sont systématiquement prescrits par tous les médecins (généralistes et dermatologues) qu'elle a rencontrés !
Pendant ses vacances, l'affection semble diminuer mais récidive dès la reprise du travail.
Aucun diagnostic précis n'a été posé, si ce n'est celui d'eczéma chronique lié à son travail. Elle se plaint d'un léger prurit aux pieds et ce, de manière bilatérale.
 
La patiente semble en bonne santé, ne prend aucun médicament mais se sent fatiguée.
 
 
Figure 1. Dermatite palmaire gauche chez une femme agent de nettoyage.
Figure 2. Dermatite palmaire gauche (fort grossissement).
Figure 3. Extension dorsale et sur les avant-bras.
 
 
L'auteur déclare ne pas avoir de liens d'intérêts.

Sur le plan clinique, le diagnostic de tinea manuum (ou dermatophytie chronique des mains) était très vraisemblable et sera confirmé à l'examen mycologique.

Il existait également une onychomycose associée à un intertrigo mycosique inter-orteils caractéristique des deux pieds. Cela explique le prurit aux pieds (en particulier entre les orteils !).
L’échec thérapeutique des corticoïdes locaux est bien compréhensible, même si ceux-ci atténuent la composante inflammatoire de la mycose. L’exacerbation de la dermatose, lors de son travail, s’explique probablement par un phénomène d’irritation surajouté lié à sa profession d'agent de nettoyage.
 
La tinea manuum palmaire ne provoque que peu de prurit.
Il est classique de constater un caractère finement desquamatif et blanchâtre s’étendant sur l’ensemble de la paume et accentué au niveau des plis. Un léger curetage (à la curette mousse) accentue cet aspect desquamatif « poussiéreux ».
L’extension des lésions vers l’avant-bras peut s’observer comme dans le cas présent. La réalisation d’un examen mycologique permettra d’affirmer le diagnostic clinique.
 
Un traitement par antimycotiques par voie générale est conseillé pendant une période d’environ trois mois.
Localement, il est conseillé d’appliquer un imidazolé.
L’arrêt des corticoïdes locaux est péremptoire.
 
 
Figure 4. Onychomycose de la patiente.
Figure 5. Examen mycologique des squames de la patiente.
Figure 6. Autre cas de dermatophytie chronique palmaire.
Figure 7. Autre cas de dermatophytie chronique palmaire (fort grossissement).

LE QUIZ

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